Comment archiver au mieux les vidéos ?

Au fur et à mesure des machines qui me sont passés entre les mains, des disques durs externes, etc... je me retrouve avec des vidéos (je parle des films personnels, familiaux) un peu partout. J'ai des dossier événements iMovie et projets iMovie dans plusieurs Macs et sur plusieurs DD externes. Certains en double d'autres pas. Je me rend compte aussi que certains films ont des autorisations obsolètes et que je dois les tripatouiller pour pouvoir les ouvrir. Je sais, je n'ai pas été très rigoureux depuis que j'ai commencé à faire des films persos (grosso modo, un peu avant la naissance de ma fille). Y a t'il un moyen de rattraper ça et d'organiser un peu mon foutoir ? Comment vous faites vous ?
J'ai toutes mes photos dans iPhoto et toutes mes musiques dans iTunes. Y a t'il un moyen d'avoir tous mes films à un seul endroit ?

Si elles sont compatibles, iPhoto fait ça très bien.
Si elles ne sont pas compatibles tu les "exportes" en .mov et le tour est joué
Adishatz

Perso, j'ai gravé des DVD. Et aujourd'hui, 90% sont illisibles. Ou, plus précisément, incopiables. Je vais devoir trouver un utilitaire capable de continuer la copie même en cas d'erreur.

(Pardon de n'avoir pas répondu plus tôt j'ai des problèmes de connexion à la maison en ce moment...
Dans quelques jours je passe à la fibre optique normalement.)

merci pour vos réponses.
J'ai aussi des problèmes avec des DVD pourtant pas si vieux que ça. A côté de ça j'ai retrouvé il y a peu la bobine du mariage de mes parents en super8, nickel...

Je pense que je vais déjà tout balancer sur mon MBP (il me reste encore pas mal de place) et une fois que tout sera à la même place, je verrai si je peux tout mettre au même format quelque part sur un DD externe en attendant mieux.

Ouaih. Nos souvenirs numériques sont en danger.
Qu'il s'agisse des supports ou des formats.

Pour les supports, y a pas. Il faut tout en double. Et tout de suite.
Je pensais être peinard avec mes DVD pour au moins 5 à 10 ans.
Erreur.

Oui, le tout numérique a ses limites. Pour le court terme tous ces trucs c'est pratique. Mais pour archiver, comme dans le temps dans les boites à chaussure, on n'a pas encore trouver la solution.
Il y a les solutions de cloud maintenant, mais pour du volume il faut payer. Et puis il faut un accès à internet.

Et rien ne dit qu'un fournisseur soit plus pérenne qu'un support physique

Le constat est très certainement exact mais, dans ce cas, quelle est LA solution ?
Adishatz

A mon avis il n'y en a pas. Il faudra sauter de solutions provisoires en solutions provisoires, au gré de l'évolution des technologies.

C'est tout le problème de l'archivage dans un monde numérique.

Quand tu as entre le mains un document papier, par exemple, tu as à la fois les données, le support et le logiciel.

Dans le monde numérique, ces trois choses sont séparées. C'est pas fait pour simplifier les choses.
On peut au moins opter pour des formats durables (DNG, jpeg, pdf/a...) pour repousser le problème du logiciel, mais ce n'est pas encore clair pour la vidéo.
Concernant les supports, je ne vois pas d'issue. En tout cas, pas tant que les volumes gérables (pas gérés) augmenteront.

Dans les archives nationales et régionales en France et ailleurs, la tendance est à tout numériser. Ça diminue le volume et l’encombrement et crée des marchés. Dans deux ou trois cents ans, je me dis que les historiens n’auront plus grand chose pour travailler. Probablement bien avant dans la mesure où la pérennité des moyens techniques employés est d’une fragilité croissante. Va récupérer les données d’un cloud qui est abandonné du fait de transformations économiques, sociales et politiques lourdes. Du passé nous ferons table rase, par la force des choses.

Les notaires, par exemple, sont priés de tout numériser et archiver dans des clouds (sécurisés et tout et tout). Dans un siècle, saura-t-on récupérer quoi que ce soit ? Si tous ces documents ne sont plus disponibles subitement, on imagine la pagaille pour savoir ce qui appartient à qui, la filiation, les successions…

Rien qu’au archives du Bas-Rhin, il y a des documents du IXe siècle qui sont toujours lisibles. Pour l’instant on n’a pas encore décidé de les remplacer par une numérisation pour gagner de la place. Les documents récents n’ont pas cette chance.

Tout à fait.
La numérisation peut, doit, servir à faciliter l'accès tout en diminuant la dégradation des documents.
Dans ce sens, elle vient en plus des originaux, pas à la place.

Ne prenez pas non plus les conservateurs des archives pour des caves. Ils sont parfaitement avertis de ces enjeux de depuis bien longtemps.

Ton document du IXe siècle a plus de chances de survivre encore quelques siècles qu'un document du XXe siècle. Le papier moderne est un support de merde.

Doubleyou a écrit:

Ne prenez pas non plus les conservateurs des archives pour des caves. Ils sont parfaitement avertis de ces enjeux de depuis bien longtemps.
Ton document du IXe siècle a plus de chances de survivre encore quelques siècles qu'un document du XXe siècle. Le papier moderne est un support de merde.

La désacidification ça existe et ça a été fait pour les choses les plus importantes qui étaient en papier industriel pendant pas mal d’années et maintenant on fait assez généralement du papier neutre qui ne s’autodétruit pas avec le temps et qui plus est n’est pas plus coûteux. Les gens des archives savent ce qu’il en est, le problème est plus haut. Beaucoup de choses moins essentiels que d’autres ont été conservées en microfilms, ce qui restait matériel, puis ça s’est arrêté pour passer à la numérisation. Puis des marchés juteux ont été créés pour la numérisation.
Même salade pour la BNF qui numérise à tout va et réduit les documents papier. Là aussi les marchés sont considérables. Devant ces arguments, la connaissance de la conservation et de la restauration ne pèse pas tripette.

Doubleyou a écrit:

Ne prenez pas non plus les conservateurs des archives pour des caves. Ils sont parfaitement avertis de ces enjeux de depuis bien longtemps.

C'est pas trop la question en fait. Les conservateurs des archives ne s'occuperont jamais de MES documents.

La numérisation remplace ? Ou bien est-ce qu'elle double la version papier ?

Pour ce qui est des documents administratifs il me semble que ce sont les données qui sont numérisés.
Il n'y a plus vraiment de documents en tant que tel. Lorsqu'on a besoin d'un document, on entre dans l'ordinateur quel type de document il faut et un logiciel va fusionner les données nécessaires, mettre virtuellement le document en forme et l'imprimer. Enfin il me semble que ça fonctionne comme ça. Quand je vais à la mairie de mon bled par exemple demander un acte quelconque, je vois l'employé remplir une fiche de base de donnée, un formulaire, dont la mise en page n'a rien à voir avec le document qui sort de son imprimante.

Donc à mon avis, le numérique apporte un changement de fonctionnement, de classification et d'usage des données. Le danger de perte de ces données pour les raisons dont HR a parlé reste le même ceci dit.

Si par contre la numérisation fait un clone virtuel du document papier (livre ou autre) et jète aux oubliettes ce dernier, là effectivement c'est inquiétant.

Dernière réflexion : quand je vois qu'un "billet électronique" vendu par la SNCF doit obligatoirement être imprimé, je me dis que le papier a encore de l'avenir... L'absurdité aussi.

@ TG : Ben je pense qu’il n’y en a pas vraiment. C’est bien ennuyeux mais je me suis souvent posé la question sans trouver d’idée sinon le fatalisme, si on peut appeler ça une solution…
Sans même parler de la postérité, tu parles de dix ans pour un DVD, c’est vraiment peu et à l’échelle humaine à court terme. Mes heures de vidéos d’observation de la nidification des sittelles, la construction des nids flottants des grèbes huppés, les courses de sangliers dans les fourrés et des centaines d’autres histoires du même genre, je pense que ça va partir en fumée d’ici peu. Comme ça date déjà, il ne me reste peut-être déjà plus tout, je n’ai pas tout regardé depuis un moment. Le monde n’a pas besoin de mes films, évidemment, mais moi un peu tout de même.

@Peacemaker : pour les notaires en France, il s’agit bien de remplacer. J’ai assisté à une démonstration de logiciels chez un ami notaire pour l’aider à remplacer ses PC (en windows, super la sécurité) et les signatures se font sur une tablette avec une clef certifiée, ça part je ne sais où, sauvegardé sur des serveurs officiels sécurisés à mort et doublés. Je ne suis pas sûr que ça soit très sérieux tout ça. Quelques bonnes attaques bien menées et le cloud part dans les nuages plus vite que mes images de pic noirs !

Elle est belle la modernité !!!!!!
Quand je pense que j'ai viré des kilos de documents pour gagner de la place et de la "sécurité"…
Nous sommes une bande des guiks (en français dans le texte) menés par le bout du nez, c'est réjouissant !
Je vais me coucher.
Adishatz

Peacemaker a écrit:

La numérisation remplace ? Ou bien est-ce qu'elle double la version papier ?

Pour ce qui est des documents administratifs il me semble que ce sont les données qui sont numérisés.
Il n'y a plus vraiment de documents en tant que tel. Lorsqu'on a besoin d'un document, on entre dans l'ordinateur quel type de document il faut et un logiciel va fusionner les données nécessaires, mettre virtuellement le document en forme et l'imprimer. Enfin il me semble que ça fonctionne comme ça. Quand je vais à la mairie de mon bled par exemple demander un acte quelconque, je vois l'employé remplir une fiche de base de donnée, un formulaire, dont la mise en page n'a rien à voir avec le document qui sort de son imprimante.

Donc à mon avis, le numérique apporte un changement de fonctionnement, de classification et d'usage des données. Le danger de perte de ces données pour les raisons dont HR a parlé reste le même ceci dit.

Attention à ne pas confondre.

Il y a des "documents" vivants voire pas encore produits, c'est à dire pas encore archivés, et des documents (sans guillemets) archivés.
Si on se place sur le terrain de l'archivage à valeur probante, la seule conservation des données n'est pas acceptable ; en tout cas, il sera facile de contester la valeur de preuve d'une tel machin. On sera en présence d'un original émis postérieurement aux faits.

Pour les papelards sans conséquence, ce n'est pas trop un problème. Mais si on attaque des domaines comme la propriété, la responsabilité, etc., on se prépare des « nuits blanches, des migraines, des nervous breakdown comme on dit d'nos jours ».

Pour les actes notariés, par exemple, il n’y a effectivement plus de papier généré et les signatures électroniques (selon des protocoles et des authentifications dont j’ignore tout mais qui doivent être réputés solides, je suppose) remplacent les actes papier et les signatures manuscrites. La valeur juridique est liée au fait que la signature est indissociable du contenu du document électronique concerné.

Je prends un exemple qui pour moi est une opération mensuelle. Quand je fais ma déclaration de TVA par internet, j’ai un accusé de réception avec une signature qui fait 348 caractères alphanumériques plus quelques autres signes et un numéro d’authentification qui fait 43 chiffres. L’AR est un PDF et son contenu est opposable à l’administration, autrement dit est une preuve de ma déclaration et de son contenu (sorte de checksum de ce que j’ai déclaré, j’imagine). L’original n’existe pas de façon matérielle et la copie ne peut représenter qu’une manière de lire son contenu. L’original immatériel n’est accessible que par un logiciel. Un citoyen n’a aucun moyen de vérifier et encore moins prouver que « l’original » qu’on peut éventuellement lui opposer n’est pas conforme à sa déclaration puisque ce document n’est pas consultable directement.

Bon mais tout ça ne nous dit pas comment garder à travers le temps les vidéos des premiers pas de ses enfants ou les roulades des chevreuils dans l’herbe au printemps au coin d’un bois.

hr a écrit:

Bon mais tout ça ne nous dit pas comment garder à travers le temps les vidéos des premiers pas de ses enfants ou les roulades des chevreuils dans l’herbe au printemps au coin d’un bois.

non, mais c'est intéressant quand même.