C’est le logo de Xubuntu : la souris parce que c’est une version légère d’Ubuntu.Ce fil est destiné à résumer la manière d’installer les dernières versions de Xubuntu sur un ancien Mac en PPC. Pour une machine puissante, un bon G4 ou un G5 par exemple, une version PPC d’Ubuntu devrait être préférable mais je n’ai pas essayé et je ne parlerai que de Xubuntu. Le principe reste de toute façon exactement le même et ce qui est dit ici pourrait sans doute s’appliquer à Ubuntu.
Je vous avais parlé il y a quelques temps de mon vieil iBook coquillage de 1999 dont j’avais heureusement remplacé il y a bien des années le disque dur d’origine de 6 Go (eh oui, il y a 12 ans ce n’était pas si mal…) par un 40 Go. Comme je n’avais aucune envie de laisser cette jolie petite machine au fond d’une armoire, j’y avais installé la distribution Linux appelée Xubuntu, une version allégée d’Ubuntu, pour lui redonner un bon petit coup de jeunesse.
La version 10.04 de Xubuntu que j’avais installée était alors la dernière version disponible pour PPC. Il s’agit d’une version non officielle du Xubuntu standard qui est compilée spécialement pour les Macs G3 à G5. Elle fonctionnait bien mais, par la suite, je trouvais dommage de ne pas profiter des améliorations apportées par les versions 10.10 puis 11.04 de l’OS. Ces versions ne sont pas disponibles en images disques ISO gravables et je pensais qu’il n’y aurait pas de mise à jour pour Xubuntu PPC avant la prochaine version LTS alias support à long terme (*).
Or je me trompais. Le développement des versions PPC n’étant pas officielle, il est le fruit du travail de ce qu’on appelle habituellement la « communauté », ce qui sous-entend moins de moyens, moins de développeurs, moins de validations que pour les versions officielles. Le travail consistant à créer une version installable sous forme d’un CD étant considérable, il n’a pas été fait pour les deux dernières versions de Xubuntu 10.10 et 11.04. Par contre ces versions peuvent tout de même être installées par des mises à niveau par internet, ce que j’ai découvert par hasard il y a quelques jours. Il n’y a donc pas de blocage en 10.04.
J’ai sauvegardé mon compte de façon à pouvoir réinstaller facilement la 10.04 en cas de coup dur puis j’ai cliqué sur le bouton fatal en regardant ailleurs comme si je l’avais fait par inadvertance. J’aurais pu croiser les doigts mais pour cliquer… Eh bien j’y suis arrivé malgré quelques petites sueurs froides et manipulations en catastrophe en cours de route. Pour une version officieuse développée par des joyeux bidouilleurs, ce n’est pas si mal ! Le résultat en valait la peine. Beaucoup d’améliorations et mon brave G3 semble avoir été au vert cloqué tant il frétille plus vite qu’en 10.04 ! Je citerai aussi un graphisme du bureau moins primitif, connexion par ssh depuis le bureau sur les autres PC et sur mon iMac, nouvelle organisation des menus d’accès aux applications, dernières versions de firefox, thunderbird, midori (navigateur léger en webkit), etc.
Je vous raconte tout le film en partant du remplacement de Mac OS par un Xubuntu 10.04 et en atterrissant sain et sauf sur une 11.04 avec les astuces pour ne pas tomber dans les mêmes petits déboires que moi. Autant avoir tout sous la main si quelqu’un tente l’aventure. Si on suit le fil et qu’on déjoue le piège, il n’y a aucunbe difficulté, seulement un grand besoin de patience pour supporter trois installations de suite. On peut les faire par épisode, chaque version étant fonctionnelle.
Graver un CD de l’ISO de Xubuntu 10.04 version PPC qu’on peut télécharger ici :
télécharger ici.
Attention ! le CD fait plus de 780 Mo et il faut donc un CD de 800 Mo pour pouvoir le graver. Il est aussi possible de faire une clef USB bootable d’installation sur une machine Ubuntu quelconque à partir de l’iso mais je ne suis pas sûr du tout qu’on puisse faire démarrer un ancien mac là-dessus. Ce serait en tout cas furieusement lent vu qu’on serait en USB 1.
Démarrer le Mac sur le CD et attendre d’avoir le dialogue proposant le choix entre installer et essayer. Choisir essayer pour commencer, histoire de vérifier que le matériel est bien supporté. Après avoir fait tourner le bureau un petit moment, on peut passer aux choses irréversibles… Du moins irréversible sans réinstallation complète de Mac OS.
Jusqu’ici on n’a pas touché au disque dur et si on redémarre sur le disque dur, on revient à sa machine telle qu’elle était. On y va : dans le menu en haut à gauche, côté Système, chercher l’utilitaire GParted, peut-être appelé « éditeur de partition », à ne pas confondre avec l’« utilitaire disque » qui n’est pas le bon outil pour ce qu’on a à faire. On va effacer toutes les partitions du disque dur.
Ce n’est pas indispensable mais un bon ménage fera du bien dans la floppée de petites partitions spécifiques à Mac OS, surtout sur une vieille machine qui a connu OS 9 puis 10. L’utilitaire est facile à utiliser, je ne vais pas décrire les opérations. Il faut juste prendre garde de bien choisir le disque dur dans le menu en haut à droite. Ça ne devrait pas poser de problème mais la doc est là :
GParted.
Quand le disque dur est vide de toute partition, on peut passer à l’installation en choisissant parmi deux modes, suivant la quantité de mémoire disponible sur la machine. Si la quantité de mémoire est suffisante, de l’ordre de 5 ou 600 Mo comme c’était le cas sur mon iBook, on peut lancer l’installation immédiatement. Sinon (ou si on préfère être prudent) on redémarre sur le CD et on choisis cette fois « installer ».
Pas de surprises, tout devrait bien se passer, on est guidé d’un bout à l’autre, un peu comme dans l’installation de mac OS. Lors d’une des premières étapes, on doit choisir où et comment installer le système : choisir « utiliser tout le disque » qui est l’option par défaut. Une partition spéciale pour le fichiers d’échange (swap) sera de toute manière créée. Beaucoup de gens préconisent de faire deux partitions, une système et l’autre pour les comptes (/home, l’équivalent du /Users de mac OS). C’était une bonne pratique autrefois puisque réinstaller le système demandait de reformater / mais de nos jours ce n’est plus nécessaire : on peut réinstaller un système sans rien formater.
Quand l’installation est terminée, on est invité à arrêter le système, éjecter le CD et redémarrer sur le disque dur. Si tout s’est bien passé, on finit par se retrouver sur le bureau de son compte. Première chose à faire, mettre le système à jour, ce qui est très fortement conseillé même si on est sur le point de mettre à niveau vers les versions suivantes.
Si on a comme moi une connexion internet poussive, c’est très long mais il vaut mieux ne pas passer outre. Pour ça, aller dans le menu et toujours dans la rubrique Système, chercher le gestionnaire de mises à jour. Cliquer sur le bouton « vérifier », attendre, quand la liste des mises à jour est affichée, cliquer sur « Installer les mises à jour ». Attendre… Attendre longtemps…
Redémarrer comme il sera proposé à la suite des mises à jour. Vérifier que tout va toujours aussi bien et en principe même encore mieux.
Arrivé ici, nous avons un système fonctionnel et à jour en 10.04 LTS. On peut s’arrêter là. On peut aussi continuer vers la dernière version.
On continue pour passer en Xubuntu 10.10. C’est maintenant le moment d’éviter le premier piège… Le gestionnaire d’économiseur d’écran va provoquer l’arrêter de l’installation en cours de route. Un message effrayant prévient que, pour des raisons obscures, on ne pourra pas se reconnecter si on ne tue pas le processus xscreensaver. Il est évidemment préférable de le tuer avant de commencer la mise à niveau plutôt que de devoir bidouiller en plein milieu de l’installation. Pour ça, retourner dans le menu Système du bureau et chercher « Moniteur système ». Dans la liste des processus, repérer et sélectionner xscreensaver et cliquer sur le bouton « Terminer le processus ». On va pouvoir continuer sans crainte.
Relancer le gestionnaire de mise à jour et cliquer en bas à gauche le bouton « Configuration ». Dans le troisième onglet « Mises à jour », en bas à droite, choisir l’option « Versions normales » si ce n’est pas déjà le cas. Cliquer sur « Fermer » et cliquer encore une fois sur « Vérifier ». En haut à droite va apparaître la mention « Une mise à niveau vers la version 10.10 est disponible » ou quelque chose d’approchant. Lancer la mise à niveau. Attendre… L’installateur posera quelques questions, certaines un peu obscures mais il faut toujours être d’accord et ne pas le contrarier.
On redémarra à la fin de la mise à niveau et on arrive sur le bureau de la 10.10.
On peut aussi en rester là si on veut mais je ne vois pas trop pourquoi. Cette version n’étant pas une LTS, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout ? Continuons vers la 11.04.
Même piège, même procédure : on tue xscreensaver. Lors de cette deuxième mise à niveau, je n’avais pas tué (arrêté en fait, il n’est pas bloqué, on est au départ dans une situation normale). Le résultat a a été bien plus rude qu’à la première mise à niveau puisque tout s’est bloqué complètement au moment de l’affichage du message signalant qu’il fallait arrêter xscreensaver et j’ai dû redémarrer sauvagement alors que j’étais en pleine installation du système… Horreur !
Pourtant le système a pu redémarrer comme si de rien n’était ! Incroyable… J’ai relancé la mise à niveau et j’ai eu un avertissement disant qu’il y avait des incohérences irréparables dans la base de données des paquets et qu’il n’était pas possible de faire une mise à niveau complète, seulement une mise à niveau partielle. Glubs ! Le type même de chose qui entraîne une panade ébouriffante dans le système comme la doc d’ubuntu n’arrête pas de le répéter. Je ne savais pas trop quoi faire, j’ai usé jusqu’à la corde tous les trucs et machins de maintenance de la BDD des paquets mais aucune erreur n’a été détectée. N’ayant plus rien à perdre, j’ai relancé la mise à niveau (cette fois j’ai commencé par régler son compte à xscreeensaver !) et tout s’est passé comme si rien d’anormal n’avait eu lieu. Depuis le système fonctionne comme une fleur. Aucune anomalie visible. J’ai un iBook qui marche comme jamais, les applis se lancent rapidement, même Firefox est devenu presque supportable, lui qui était affreusement lent en 10.04 au point de me faire adopter Midori sur cette machine (il est vrai que maintenant c’est firefox 5).
Suite au prochain numéro en octobre pour la 11.10 si l’équipe des hackers-compilateurs PPCistes n’ont pas jeté l’éponge.
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Je rappelle qu’Ubuntu et ses dérivés avance d’une version dite « normale » tous les six mois, maintenue durant deux ans et une version LTS tous les deux ans, maintenue durant trois ans pour la version poste et cinq ans pour la version serveur.
Les LTS sont particulièrement soignées pour ce qui est de la stabilité et de la sécurité et sont conseillées si on préfère avoir un système sans mauvaises surprises. Les versions intermédiaires sont parfois imparfaites dans les encoignures mais généralement sans problème pour une utilisation quotidienne si on laisse passer un mois ou deux après sa sortie avant de l’installer.
Je dis généralement parce qu’il y a parfois quelques difficultés avec certains équipements matériels récents et il faut parfois attendre la version partielle suivante pour les voir résolus. C’est particulièrement vrai pour les cartes graphiques dont les pilotes du fabriquant ne sont pas toujours tout de suite disponibles et leurs versions libres pas encore au point.
Sujet: Retour sur l’installation d’un Linux sur un ancien Mac en PPC et suite 
7/8/2011, 22:47
